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Les conférences de Carême

Rencontre n°1

La relation Conscience et Dieu

Devant un miroir l’homme se voit et se fait une idée de lui-même. Il s’évalue, s’apprécie et se rectifie quand il ne se présente pas comme il veut. La conscience est notre miroir intérieur, notre GPS et notre radar. C’est elle qui nous rappelle la volonté de Dieu sur ce qui est bien ou mal.

Pour le chrétien, un bon état de la conscience est à la base d’une marche à la gloire de Dieu. La conscience est une faculté qui doit être éduquée, cultivée, exercée. Un peu paradoxalement, c’est une voix qui doit être écoutée. La conscience doit être maintenue pure, et si nous avons manqué, ne tardons pas à confesser nos fautes pour qu’elle soit rétablie dans son bon état. Vivre avec une mauvaise conscience, ou avec une conscience que l’on fait taire, conduit inévitablement au désastre.

De nos jours, la conscience est devenue relative. Chacun se fait sa conscience et Dieu est déconnecté de notre conscience comme on déconnecte le téléphone du wifi. A chacun ses données mobiles.

Rencontre n°2

Le Pèlerin russe et son itinéraire spirituel

Le Pèlerin russe est un auteur anonyme qui aurait décrit son odyssée à son père spirituel et cette description aurait été copiée par le Père Païssy ( + 1883), abbé du monastère de Saint-Michel des Tchérémisses, à Kazan, sur un manuscrit se trouvant en possession d’un moine de l’Athos [1] . « D’Après certaines allusions faites par l’auteur anonyme, celui-ci aurait écrit après la guerre de Crimée et avant l’abolition du servage russe, donc entre 1855 et 1861 [2] . »

Ce pèlerin traverse la Russie tout abandonné à la providence divine, en ayant dans son sac une Bible, la philocalie et du pain sec. Tout dévoué à la prière de Jésus, ce dernier profite de ses rencontres pour apprendre davantage sur la prière de Jésus et de le faire savoir à ceux qu’il rencontre en chemin ou à ceux qui lui témoignent de l’hospitalité. 

Ce temps de Carême est aussi un itinéraire spirituel de 40 jours pour nous chrétien. A travers le Pèlerin russe, nous allons découvrir notre propre itinéraire spirituel et quels sont nos interlocuteurs durant ce temps de 40 jours.

 

[1] Cf. UN MOINE DE L’EGLISE D’ORIENT, La prière de Jésus, sa genèse, son développement et sa pratique dans la tradition religieuse byzantino-slave, Paris, Chevetogne, 1963, p.60.

[2] Ibid.

 

Rencontre n°3

Passions et Maladies spirituelles

L’expression passion et maladies spirituelles était courante aux premiers siècles de l’Eglise et ce jusqu’au moyen âge. Elle faisait aussi partie du vocabulaire des Pères du désert. Nous empruntons la pensée d’Evagre de Pontique pour découvrir ce que sont les passions et maladies spirituelles ou de l’âme. Les maladies spirituelles sont à la frontière entre le psychique et le spirituel. Dans ce sens que, bien souvent, le démon qui les inspire profite d’une faiblesse physique ou psychologique pour toucher le domaine spirituel, à savoir la relation entre l’âme et Dieu. D’ailleurs, Evagre établit sa classification des maladies de l’âme d’après la psychologie humaine et les divers stades de la vie spirituelle. Le propre des maladies de l’âme est que ce sont des blessures qui ne viennent pas de l’extérieur, mais de l’intérieur, et touchent notre relation à Dieu, avec des répercussions sur nos relations aux autres et notre relation à nous-mêmes[1] . L’origine de cette doctrine vient d’un texte biblique, le début du chapitre 7 du Deutéronome, qui donne la liste des peuples qu’Israël doit combattre avant de pouvoir entrer en Terre promise. Voici cette liste: les Hittites, les Girgashites, les Armorites, les Cananéens, les Perizzites, les Hivvites et les Jéubuzéens (Dt 7,1). Sept peuples, auxquels il faut ajouter l’Egypte, qu’Israël a quittée en allant au désert. Au total, huit peuples, huit ennemis que le peuple d’Israël doit combattre avant d’entrer dans la terre que Dieu lui a promise[2].

 

[1] Cf. http://www.valeriemaillot.com/verite-evagre/ Evagre et l’ennéagramme 

[2] Cf. Ibid.