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Vendredi 1er mars - messe d'obsèques Abbé Amespil

En ce vendredi 1er mars nous fêtons Saint Léon patron de Bayonne… et en ce même jour nous célébrons la Pâque de notre cher défunt Monsieur l’abbé François Amespil. Pantxo… Nombreux sommes-nous pour entourer sa famille, ses proches et celles et ceux qui l’ont connu durant ses divers ministères au sein de l’Eglise diocésaine Bayonne Lescar et Oloron et de l’Eglise diocésaine d’Abengourou en Afrique noire.

 

Nous entourons sa famille et prions avec ses frères et sœurs, cousins, neveux et nièces que je salue avec respect, partageant leur peine de savoir l’un des leurs quitter cette terre où il a grandi, aimé et servi. 

 

La peine est partagée par de nombreux fidèles, le clergé, des évêques dont il a été un fidèle collaborateur durant des décennies, que cela soit au service du diocèse de Bayonne mais aussi du diocèse d’Abengourou où il a servi pendant plus de 20 ans. En particulier, les prêtres venant des différents diocèses d’Afrique sont affectés et attristés par le départ survenu le dimanche de la Transfiguration, d'un frère dans le sacerdoce, un ami de toujours. Il a toujours eu une attention pour ces prêtres venus des diocèses d’Afrique puisque Pantxo a vécu au rythme de l’Afrique en Côte d’Ivoire où il a été ordonné le 3 octobre 1971 par Monseigneur Eugène Abissa Kouakou premier évêque du diocèse d’Abengourou.

 

Cette peine familiale et diocésaine est dans la logique de notre humanité, de notre condition humaine bien sûr. Mais dans une logique évangélique inscrite dans la mort et la résurrection du Christ lui-même, l’Espérance brûle en notre cœur de croyants comme les deux disciples d’Emmaüs au soir de Pâques.

 

Nous célébrons aujourd’hui la solennité de l’évêque Saint Léon qui sera marquée plus particulièrement ce dimanche 3 mars en effet. Nous avons prié Saint Léon ce matin en cette église Saint-Léon d’Anglet… Cette église a été édifiée grâce aux pierres de l’ancienne chapelle sise à proximité de la fontaine Saint-Léon où la procession s’achevait il y a plusieurs décennies et qui s’arrêtait au pied de la croix fleurie en l’honneur de l’évêque martyr.

 

Ici en cette église Saint-Léon, l’abbé François y a servi, célébré, enseigné le peuple de Dieu, ce peuple de Dieu qui avait remarqué chez lui, comme l’exprimait un paroissien : « un homme très profond et aux homélies bien construites et passionnantes. »

 

La peine est grande de voir partir un serviteur de l’Évangile, en particulier pour les prêtres de sa génération qui l’ont côtoyé et qui ont participé de près à son ministère, ces services d’Eglise évoqués au début de cette célébration… Cependant l’Espérance et la Foi en Dieu nous permet de garder une confiance inébranlable en la miséricorde de Dieu, pour Lui qui accueille ce serviteur de l’Église. Comme l’or au creuset, nous avons tous besoin d’être purifiés de tout péché en Jésus-Christ qui a porté sur Lui nos souffrances et nos douleurs.

 

Voici cet haspandard qui, par suite d’une discussion avec un frère prêtre, entend un appel et se décide à tout quitter pour rejoindre un diocèse d’Afrique. Il part vers l’inconnu comme Abraham : ce n’est pas d'Ur en Chaldée mais d’Hasparren, après un temps donné dans les séminaires. Il est ordonné prêtre, serviteur de l’Evangile, d’abord comme prêtre incardiné dans le diocèse de Côte d’Ivoire puis il revient pour repartir à nouveau comme prêtre Fidei Donum dans ce même diocèse où il sert, enseigne et célèbre au rythme africain.

 

Pantxo nous invite aussi à ne pas craindre de partir vers des contrées lointaines. Je dirai maintenant que ces contrées lointaines sont au bord de la Nive, de l’Adour, de la Bidouze, de la Nivelle, du gave d’Oloron et de Pau, où toute autre rivière… Ces contrées lointaines, sans vouloir exclure les pays dont les besoins de l’Evangile se font toujours sentir, ces contrées lointaines sont bien ici, chez nous… Il y a tant à faire pour que l’Évangile soit proclamé afin que les valeurs de l’Évangile soit diffusées, même si c’est à contre-courant d’une société qui perd le goût de vivre et s’attribue des victoires qui sont contraires à la vie de l’enfant et de la mère.

 

En particulier le Pays Basque, prolifique en prêtres durant des décennies, qui demande toujours à être évangélisé, et dans le Béarn si prompt à inventer et stimuler la vie ecclésiale.

 

C’est vrai, je parle beaucoup d’évangélisation, de l’annonce de l’Évangile, du Kérygme qui est notre cadre principal : ce cadre où apparaît le Christ de la Transfiguration dont nous venons d’écouter l’Évangile qui fut proclamé par notre cher défunt lors de la messe au Carmel de Bayonne ; ce cadre où prie le Christ au Mont des Oliviers, où Il s’offre dans un ultime don sur le Golgotha et où à Béthanie, Il monte au ciel au milieu des chants de joie, là où Il nous prépare une place auprès de Lui… et pour ce serviteur de l’Evangile l’abbé François, Pantxo.

 

Frères et sœurs bien-aimés en Christ, que notre célébration eucharistique qui se doit être d’une insolente Espérance et d’une Foi indéracinable, nous ouvre à cette terre nouvelle, ce ciel nouveau, cette cité céleste où Dieu nous demandera : « qu’as-tu fait de l’Evangile ? » ce que certainement notre frère prêtre a dû rendre compte humblement au moment de son passage vers l’éternité de Dieu.

 

François, Pantxo, je l’espère pour toi et je le crois - toi qui m’as accueilli pour servir en cette paroisse Saint Jean l’évangéliste, à ta suite et à la suite du Chanoine Casaubieilh, puis des abbés René Larre, Jean Sabatine, Auguste Larre, Dufau, que j’ai pu croiser, connaître pour certains, apprécier et entendus dans ma petite enfance, ma jeunesse et ma vie de prêtre - que ces derniers t’accueillent pour te présenter au Seigneur Dieu, à son Fils Jésus-Christ, et à la Vierge Marie notre Mère. Que tes parents, heureux de te savoir comme prêtre, t’ouvrent grands leurs bras pour te bénir comme ils l’avaient fait au jour de ton Baptême.

 

Pour terminer, je voudrais reprendre les propos d’une de tes paroissiennes, qui retenait à la fin d’une de tes homélies, cette phrase qui nous appelle à la sainteté comme il se doit… Tu proclamais : « bref, faire les choses ordinaires avec un amour extraordinaire ».

 

Amen.