par l'abbé Gad Aïna
Chers frères et sœurs dans le Christ,
Vous savez ce qu’est un électrocardiogramme : un examen du cœur. Aujourd’hui, je puis vous dire que le Seigneur veut nous soumettre à un examen de notre cœur ; pas celui de notre poitrine, mais celui de notre âme. Examinons donc notre cœur à cette machine que le Seigneur nous présente : sa Loi, sa Parole. Je procéderai donc au diagnostic en trois étapes, au prisme chaque lecture.
Dans la première lecture, la Loi du Seigneur est présentée sous forme de commandements, un ensemble de décrets remis, transmis à Israël depuis le Sinaï et que Moïse lui rappelle à son entrée dans la terre promise. « Je vous enseigne, que vous les mettiez en pratique, ainsi vous vivrez. N’y ajoutez rien, n’y retranchez rien. » Trois demandes claires à savoir, la garder en son cœur, la maintenir intacte (n’y rien ajouter, ne rien y retrancher) et mettre en pratique la Loi reçue.
Appliquons donc l’électrocardiogramme de Dieu. Et notre cœur alors ? Quel diagnostic ? Révèle-t-il des maladies comme le choix de ce monde ou de soi-même, l’oubli de la Parole après l’avoir écoutée ? Sa remise en cause pour y ajouter ou retrancher des éléments à notre convenance ?
La lecture professe que les témoignages des peuples et de ceux qui nous entourent confirmeront notre sagesse, notre intelligence et notre justice [1] qui sont en fait celles de Dieu se manifestant par nous, ils crieront la proximité de Dieu. Vivre les commandements du Seigneur avec intégrité c’est quitter la folie de ce monde et entreprendre un chemin de sagesse, une intelligence pour comprendre la vie, épancher son cœur et l’exercer pour percevoir l’amour de Dieu, sa proximité.
Dépistons l’élément suivant de l’électrocardiogramme de ce jour dans la deuxième lecture.
« Accueillez humblement la Parole de Dieu… Ne vous contentez pas de l’écouter, mettez-la en pratique en venant en aide aux pauvres et aux orphelins, en vous gardant propres au milieu du monde »
Ce deuxième examen consiste à chercher dans notre cœur d’autres traits fondamentaux d’une personne juste : après la sincérité dans l’écoute, l’intégrité dans l’accueil et le vécu dans la première lecture, voyons à présent l’humilité avec laquelle nous écoutons la Parole, l’altruisme avec lequel nous la mettons en pratique pour ne pas la considérer éventuellement comme une nourriture mentale seulement.
St Jacques dit vivre ainsi en tant que chrétien, uniquement dans la tête, serait une illusion ! Le défi consiste à quitter cette illusion qui admet connaître Dieu en l’écoutant seulement et cependant sans engagement. Il nous faut plutôt garder sa Parole dans le cœur, la mettre en pratique humblement en fait, car c’est la manière pure et irréprochable de l’écouter. Nous voyons là une exploration plus profonde.
La foi vient jouer un rôle central dans la réalisation de la justice, comme l'explique l’apôtre Jacques. Il la décrit comme une conviction intérieure et une confiance dans la grâce de Dieu qui aboutissent à la charité plutôt que comme une simple observance de principes légalistes. Il dit en effet, les dons, les présents viennent d’en haut. C’est donc une grâce ! Dieu nous donne sa Parole de vérité et la vie avec (On peut se rappeler dimanche dernier… les Paroles que je vous ai données sont esprit et vie).
Il s’agit donc de vie et non plus que d’observances ! Si notre cœur pense alors satisfaire aux exigences chrétiennes comme par la sagesse humaine, ou par un volontarisme généreux ou encore par un formalisme, il développerait donc trois autres maladies que sont l’humanisme athée, le volontarisme, et le formalisme. Le remède sera retrouvé dans la pureté du cœur, dans l’amour des faibles et des démunis, dans l’intégrité de notre vie quotidienne.
Le 3ème examen de notre électrocardiogramme du cœur spirituel est celui que propose Jésus dans l’Evangile. Comme les juifs nous avons nos traditions, nos habitudes, notre manière de vivre l’évangile. Jésus ne refuse pas les interprétations mais il se penche sur cet amour de notre cœur qui pencherait plus vers nos habitudes, nos traditions, nos convenances que vers les exigences fondamentales de Dieu.
Portons-nous vraiment du prix à notre cœur et à sa conversion effective ? Jésus dit c’est le véritable lieu sacré et quand il n’est pas entretenu, alors qu’on présente un bon aspect extérieur, il peut se trouver en nous en fait, de mauvaises maladies intérieures qui s’y développent comme un cancer.
Les résultats de cet examen nous confirment la réalité de notre rapport à la Parole de Dieu. Faisons notre électrocardiogramme !
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[1]
La Bible définit la droiture comme le fait de vivre d'une manière moralement et éthiquement droite, en alignant ses actions sur les lois et les principes divins.
La justice est éclairée différemment dans l'Ancien Testament - principalement par l'adhésion à la Loi - contrastant avec l'accent mis par le Nouveau Testament sur la foi en Jésus-Christ comme voie d'accès à la justice.